HISTORIQUE par un méandre du Thouet propice à la défense, existe une forteresse prise puis rasée en 762 par Pépin le Bref (accompagné de son fils Karl, le futur Charlemagne). Place forte, Thouars joue plus tard un rôle important dans les guerres opposant les rois de France et d’Angleterre depuis Henri Plantagenêt et Philippe Auguste jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans. | |||||||||||||||||||||||||
Les vicomtes
de Thouars sont alors parmi les plus puissants vassaux du duché d’Aquitaine. La vicomté de Thouars passe ensuite à la famille d’Amboise puis est annexée au domaine royal par Louis XI avant d’être restituée aux La Trémoïlle qui la garderont jusqu’à la Révolution. Les La Trémoïlle seront faits ducs par Charles IX et pairs de France par Henri IV. En 1619, Henry de La Trémoïlle épouse sa cousine Marie de La Tour d’Auvergne, sœur de Turenne. Pour remanier le château ducal, celle-ci fait édifier un premier pavillon à partir de 1635, puis décide de raser le vieux château afin d’en construire un plus grandiose. grandes dimensions. L’architecte est Jacques Lemercier, célèbre par ses travaux à Versailles, au Louvre, à l’Église de la Sorbonne à Paris et par la construction du Château de Richelieu. portiques de 70 m de côté, le château de Thouars est l’un des plus importants en France dans cette première moitié du XVIIe siècle. Des jardins en terrasses menaient au sud à une orangerie encadrée de deux emmarchements ; elle aurait servi de modèle pour celle de Versailles. Plus tard en 1707, Robert de Cotte, élève de Jules Hardouin Mansard, architecte du roi Louis XIV, conçut le plan de magnifiques écuries partiellement réalisées ensuite. lorsque Louis XIV attire à sa cour tous les grands du royaume. Les La Trémoïlle résident alors le plus souvent dans leur hôtel particulier parisien (détruit au XIXe siècle). sous-préfecture et du tribunal de première instance. En 1803, il est offert par Napoléon au général- sénateur Vaubois ; en 1809, il est érigé en principauté d’Essling et offert à Masséna, duc de Rivoli, toujours par Napoléon. Vaubois et Masséna refusent l’offre en raison des charges d’entretien et de restaurations bien trop lourdes. | |||||||||||||||||||||||||
En 1833, l’État vend le château pour 25.000F à la ville de
Thouars. C’est un long processus de dégradation qui continue : il sert de caserne jusqu’en 1849. Il est ensuite confié à des prêtres qui y installent le collège Saint-Louis, collège privé jusqu’en 1869. La famille des La Trémoïlle propose alors de racheter le bâtiment, mais le conseil municipal refuse. Il est transformé en prison de 1872 à 1925. Cet établissement accueille 4 à 500 prisonniers surveillés par 150 gardiens. Pendant la guerre de 1914-1918, les prisonniers des maisons d’arrêt proches du front sont déplacés dans l’ouest. La prison de Thouars accueille pendant 4 ans près de 1200 prisonniers. Il redevient établissement scolaire en 1933 et est actuellement collège. Il porte depuis 1979 le nom de collège Marie de la Tour d’Auvergne. En juin 1940, les ateliers Charles Ruy, repliés de la région parisienne se sont installés dans ceux de la prison dans l’enceinte de l’orangerie. À la Libération, la Société DOP utilise ces mêmes ateliers jusqu’à la fin des années 1960. | |||||||||||||||||||||||||
Pavillon central | |||||||||||||||||||||||||
RESTAURATION La restauration, oeuvre de longue haleine, a été commencée dans les années 80. En 1987, les travaux débutent par la reprise de la toiture du pavillon sud et la consolidation des galeries. En 1993, la réfection des toitures est terminée, ainsi que la restauration d’une partie de la façade ouest. En 1992-93, sous la conduite de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques, l’intérieur du Château, à l’exception de la partie sud, est restructuré dans le respect du passé, pour abriter un collège fonctionnel. Les restaurations extérieures se poursuivent, la façade ouest (à l’exception de celle du pavillon sud) est terminée, les galeries sont en cours de réfection. Une étude pour la restauration du pavillon sud est en cours. marquent le début de la mise en valeur des jardins du château. de l’époque carcérale. Elle est utilisée depuis une vingtaine d’années en salle polyvalente. Description sommaire du château Construit à l’aplomb du rocher qui domine un méandre du Thouet, le Château se compose d’un corps de logis central encadré de chaque côté de deux pavillons. Le bâtiment est précédé d’une vaste cour d’honneur entourée d’une galerie à portique recouverte d’une terrasse qui communique avec les appartements du premier étage. Le pavillon sud à la forme légèrement trapézoïdale fut édifié contre l’ancien château qui fut ensuite rasé. Au nord, une petite galerie permet d’accéder à la chapelle. | |||||||||||||||||||||||||
Les matériaux utilisés pour la construction sont le tuffeau
et l’ardoise, les soubassements étant constitués par une pierre dure locale «la pierre de Vrines» ou grison (extraction stoppée depuis 100 ans). Le style caractéristique de l’époque Louis XIII avec ses toits à grande pente est très sobre. Chaque pavillon possède sa propre toiture. Le corps de Logis comporte un étage et un comble éclairé par des lucarnes. Les pavillons ont un étage de plus. Côté cour, un avant-corps central formant une terrasse au niveau du premier étage offre à la vue sa porte triomphale. voulu accentuer la hauteur des combles sur la façade est (sur le Thouet) tandis que sur la cour d’honneur, les toits paraissent moins hauts dans le but de faire ressortir le dôme central. Celui-ci abrite l’escalier principal doté d’une très belle balustrade en marbre de Laval. intérieure, notamment le plafond peint du cabinet de Marie de la Tour. Les plafonds «à la française» ont été presque intégralement conservés. | |||||||||||||||||||||||||
Le
grand escalier | |||||||||||||||||||||||||
La récente restauration a restitué à la grande galerie du 1er
étage ses dimensions originelles et son importance. Au sous-sol, une salle voûtée enfermait les chartes et documents. Cette salle possède un blason aux armes des La Trémoïlle et des La Tour d’Auvergne au centre de la voûte. Le sous-sol abritait également l’office et les cuisines qui comportaient trois grandes cheminées. Actuellement, l’ensemble constitue la magnifique salle du restaurant scolaire. cheminée du RDC peinte en trompe-l’œil. Le château est ouvert à la visite depuis 1994 lors des journées du patrimoine. | |||||||||||||||||||||||||
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Service de l'architecture et des Patrimoines, | |||||||||||||||||||||||||
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