| La
construction de la Sainte-Chapelle débuta en 1503 quand Gabrielle de Bourbon-Montpensier,
épouse de Louis II de la Trémoïlle décida de remplacer l’ancienne église
Notre-Dame qui tombait en ruine. Erigée en collégiale en 1515 par le pape
Léon X, elle fut épargnée pendant les guerres de religion. Plusieurs
architectes dont André Amy et Jean Chahureau, se succédèrent à la construction
de cet édifice dont la caractéristique essentielle est d’allier le gothique
flamboyant et l’influence de la renaissance italienne. Pierre de Lapostolle,
maître verrier, est également cité.
La partie
basse de la façade est de style gothique flamboyant. Les archivoltes qui
enveloppent une grande fenêtre ogivale reprennent le même thème que celui
présenté à Saint-Médard :
les anges et les apôtres
entourant le christ en majesté, la main droite levée dans un signe de bénédiction. | | ![](images/chapellechateau_fichiers/image003.jpg) | | |
| ![](images/chapellechateau_fichiers/portesud.jpg) | | Dans la partie supérieure, une galerie renaissance
ou loggia montre comment se fit la transition des styles. Cette galerie
est unique en France et il n’en existe qu’une presque semblable en Italie.
Elle est ornée de sculptures, d’ornements entremêlés aux chiffres de Louis et Gabrielle entrelacés, à celui de leur
petit-fils, François de la Trémoïlle. La façade se termine par un pignon
élancé dont les angles sont ornés de deux clochetons. Dans le mur sud s’ouvre une porte latérale d’aspect
triomphal, sculptée à la manière italienne, à l’intérieur comme à l’extérieur.
L’intérieur de la chapelle se compose de trois nefs de cinq travées,
à chevet plat et sans transept. Les vitraux originels ont été détruits depuis
fort longtemps (Révolution ?).
Les vitraux actuels, dus au Maître verrier Max Ingrand, ont été
réalisés après 1944, les anciens ayant été détruits par l’explosion des ponts provoquée
par l’armée allemande en déroute. | |
| Dans la Chapelle, les trois tombeaux de Louis II et de Gabrielle,
de leur fils Charles et de son épouse, du cardinal Jean de La Trémoïlle,
évêque d’Auch, ont été détruits à la Révolution. Il en reste quelques fragments
au musée Henri Barré de Thouars. Ils étaient l’œuvre du sculpteur Martin
Claustre. La chapelle
souterraine, qui servait à l’origine d’église paroissiale, à laquelle on accédait
par un chemin dans le coteau (avant le nivellement de la place par Marie
de la Tour), abrite les sépultures de la famille de La Trémoïlle ainsi qu’un
caveau situé en-dessous de cette chapelle. Le douzième et dernier duc de
La Trémoïlle, Louis Jean-Marie, y fut enterré en 1933 (mort dans un incendie en
Angleterre). Les corps de Marie de la Tour d’Auvergne et de ses enfants
Isabelle et Claude de La Trémoïlle (découverts lors de travaux au pavillon
sud en 1873) ont été déposés dans un caveau extérieur à la chapelle souterraine.
À la Révolution, la chapelle est saccagée par les révolutionnaires
thouarsais (les sculptures du portail et les vitraux sont endommagés). La
chapelle est confisquée à la famille de La Trémoïlle. En 1793, pendant les
guerres de Vendée, les gisants en marbre sont détruits et la relique de la vraie
Croix volée. En 1840, la chapelle échappe à un projet de destruction et est
classée Monument Historique. La Ville de Thouars qui possédait l’édifice
le revendit en 1873 à la famille de La Trémoïlle. Celle-ci entreprit des
travaux de restauration entre 1874 et 1877. Peu utilisée pour le culte, elle fut
aménagée, en 1914 en hôpital de campagne.
Elle servit, en 1940, pour abriter des prisonniers de guerre
et plus tard, dans les années 1950-1960, de garage à vélo pour le collège
du château… Il y
a une vingtaine d’années, le Prince de Ligne, descendant des La Trémoïlle, en
a fait don à la fraternité Saint Pie X. La Chapelle, propriété privée, peut se visiter lors des
visites guidées organisées par le Service
Ville d’art et d’histoire. | |