| En
1709, au nord du site du château de Thouars, d'importants travaux de construction
sont brusquement interrompus
Revenons sur cet évènement.
Au milieu du XVIIe siècle, le château de Thouars est en plein travaux.
Ses abords sont progressivement aménagés avec, entre autres la construction
d'une première orangerie, des écuries, d'une " remise à
carrosses " et de plusieurs dépendances. Les premières
écuries sont aménagées au sud du château, face à
l'orangerie. On retrouve cette disposition en 1699 sur une des vues de la collection
Gaignières, conservée à la Bibliothèque Nationale.
Dès la fin du siècle, le duc Charles-Belgique-Hollande de La Trémoïlle,
alors premier gentilhomme de la chambre à Versailles, décide de
remanier les jardins au sud de l'orangerie et de déplacer les écuries
au nord du château, du côté de la ville. Il fait appel au successeur
de Mansart, Robert de Cotte (1656-1735). Premier architecte du roi Louis XIV.
La cour ainsi formée doit être fermée par un hémicycle
de cinq arcades encadrant de part et d'autre un portail monumental, dont le fronton
triangulaire aurait été surmonté de deux figures féminines
couchées. L'espace compris entre l'hémicycle et le péristyle
du Château (l'actuel rond-point) doit être aménagé en
massifs gazonnés. La mort du duc en 1709 interrompt le projet en pleine
réalisation. Seules les maçonneries de l'aile orientale sont achevées.
Le duc Charles Louis Bretagne de La Trémoïlle, fils de Charles-Belgique-Hollande,
fait terminer cette aile en 1711. Il s'agit du bâtiment actuel. La suite
est connue, après la Révolution, le bâtiment sert successivement
d'atelier, d'école de jeunes filles jusqu'en 1870, de caserne liée
à la maison de force entre 1872 et 1925, de salles de cours du collège
et de lycée de garçons entre 1933 et les années 1970 puis
de locaux associatifs et de bibliothèque centrale de prêt. Depuis
10 ans, il abrite trois structures culturelles : L'Ecole Municipale d'Arts Plastiques
au rez-de-chaussée, le Centre Régional Résistance et Liberté
au premier étage et le Centre d'Interprétation Géologique
du Thouarsais au dernier étage. |
| Mais
revenons à l'histoire de ce document. Il s'agit d'un dessin aquarellé
de l'architecte Robert De Cotte conservé au musée Henri Barré.
Plusieurs dessins ou plans relatifs aux écuries sont aujourd'hui conservés
répartis entre la Bibliothèque Nationale, les Archives Nationales,
les Archives Départementale des Deux-Sèvres et le musée Henri
Barré de Thouars. Ce projet nous montre bien les trois ailes initialement
prévues. La partie centrale possède un rabat montrant un autre projet
de porche. L'architecte a indiqué sur le verso de ce rabat les indications
suivantes : " Porte de la face de l'Ecurie du dedans de la Cour de l'écurie
.
". A cette époque, ces ajouts sont assez fréquents sur les
projets d'architecte. Pour les écuries de Thouars, de nombreux dessins
nous montrent différents portails que ce soit sur les façades des
écuries ou sur des murs d'enceinte face à celles-ci. Ce document,
récemment restauré est un document exceptionnel nous permettant
de mieux comprendre le projet initial. |