En prenant la route vers Puyraveau, à l'est de la ville, se trouve l'ancien dépôt de munitions de Thouars. Ce site imposant de 72 hectares s'étend de part et d'autre de la route.
Les débuts du dépôt
C'est à partir de 1916 que débute l'histoire du camp de stockage. Le 21 octobre, le préfet des Deux-Sèvres autorise la création d'un parc à munitions à Thouars. Le choix est en parti dicté par la présence d'un important nœud ferroviaire, et par l'accès aisé vers l'océan. A l'origine, seuls quelques bâtiments seront édifiés que les thouarsais surnommeront vite " les baraquements ".

Hangars et voies de desserte
De 1917 à 1935, le camp s'agrandit avec la construction de la caserne Carnoy, l'extension et la création d'autres groupes. Le dernier groupe sera établit en 1935, peu de temps après la mise en place du polygone de sécurité qui englobe tout le dépôt en empêchant les constructions nouvelles.
Peu de temps avant le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, le ministère de l'Armement fait l'acquisition de terrains dans l'actuelle zone industrielle de Thouars-Louzy pour la création d'un atelier d'usinage de canons. Mais l'arrivée des Allemands va stopper les travaux et cet atelier ne verra jamais le jour.
De l'occupation à la fermeture
Les Allemands occupent le camp du 24 juin 1940 au 16 août 1944. Plusieurs sabotages et vols ont lieu durant cette période. La veille de leur départ, ils entreprennent de détruire le dépôt. Ce sont de terribles explosions qui ont lieu et le camp subit des dommages importants : il n'y a plus d'électricité, plus d'eau et le réseau ferré est détruit. L'après guerre est marquée par plusieurs explosions importantes. Cela commence le 29 août 1944.
Caserne Carnoy, carte postale
Un an après une autre explosion fait trois morts. Le 13 juillet 1946, des explosions se font entendre. L'incendie qui suivi dura jusqu'au 15 juillet et ne fit miraculeusement aucune victime. Le veilleur de nuit qui donna l'alerte ne due sa vie sauve qu'à la présence d'un tonneau dans lequel il se protégea pendant 24h. Deux autres explosions eurent lieu en 1947 et en 1952. Malgré cela, en 1956 l'entrepôt est pratiquement reconstruit et de 1960 à sa fermeture, les efforts sont portés sur l'adaptation à la manutention mécanisée avec le bétonnage des hangars…
Devenu Etablissement de Réserve Générale de munitions (ERGMu) en 1978, le dépôt change de nom en 1994 en devenant Etablissement du Matériel de l'Armée de Terre (ETAMAT). La fermeture est annoncée en juillet 1996 et en 1998, l'ETAMAT de Thouars est rattaché à celui de Poitiers. L'arrêt définitif des activités a lieu en 2000.
Les festivités
La Sainte Barbe (patronne des métiers liés au feu) et la Saint Eloi (patron des métiers liés au métal) étaient fêtés le même jour. Le personnel du dépôt ne travaillait pas. Une prise d'armes avait lieu, suivie d'un vin d'honneur et d'un repas. " C'était un repas qui durait jusqu'à 18h environ. Il y avait des gens qui se sauvaient bien vite, et puis il y en a quelques-uns qui restaient comme traînards. On finissait de bonne heure le matin ! " (Témoignage de Louis Herviaud).
Le groupe III du dépôt a abrité pendant quelques années un troupeau de moutons. Ils étaient utilisés pour le débroussaillage mais également pour des méchouis que le personnel organisait régulièrement. Un usage dont ces moutons se serait bien passés !

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